Voyager lorsque l’on est en fauteuil roulant, si l’envie nous anime, présente bien des freins liés au manque d’accessibilité constaté dans n’importe lequel des pays de ce monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils peuvent vite nous refroidir.

Malgré cela, je voulais aller au Canada, j’y tenais. Certains diront que je suis têtue : je préfère parler, moi, de détermination. Ainsi, lorsque j’ai décidé de me lancer dans cette aventure, petite française baroudeuse que je suis, je me suis entourée de ceux qui sauraient m’aiguiller dans l’exécution de mon projet.

Kéroul Canada, le meilleur bon plan de tous mes voyages !

C’est là que Kéroul Canada est entré en scène pour me concocter durant mon séjour, trois jours d’activités accessibles à la découverte de cette région que je n’avais jamais visitée. Cette association qui œuvre au service du tourisme et de la culture accessible était exactement ce dont j’avais besoin, et j’en fus convaincue à mille pour cent rien qu’en découvrant le lieu dans lequel j’allais dormir. Logée avec ma meilleure amie et nos conjoints respectifs dans un chalet au bord du lac Malaga, le cadre était enchanteur et l’accessibilité de notre petite maisonnée absolument parfaite.

Le premier jour, nous nous sommes rendus dans la jolie ville de North Hatley pour prendre des photos et profiter de la superbe vue. Après quoi, en suivant notre programme, nous avons pris la route (quelques minutes) pour atteindre la fromagerie La Station. Nous y avons été accueillis chaleureusement et avons eu le privilège de découvrir toutes les étapes de fabrication de leur produit phare. Malgré un terrain parfois difficilement praticable, le fait de ne pas être seule m’apporta l’aide suffisante pour profiter pleinement de l’expérience. Notre dernière étape de la journée se fit au Parc Découverte nature de Coaticook. Là, nos âmes d’enfants ont repris le dessus pour relever tous les défis proposés qui tendent à sensibiliser à la biodiversité marine du Québec de façon ludique. Nous avons tant ri alors ! Nous avons même eu l’occasion de pêcher et sommes repartis avec nos butins que nous avons mangés le soir même, grâce au barbecue du Chalet U où nous passâmes notre seconde nuit.

Un deuxième jour en apogée, joie et nouveautés

Le monde est si riche, parfois j’oublie. Malgré tout ce que j’ai déjà pu vivre, tester, il y aura toujours de nouvelles activités ou de nouveaux loisirs qui viendront me surprendre durant ma vie que j’espère encore longue.

Le deuxième jour donc, après un réveil délicieux aux bruits de la nature, nous avons été invités par la Fondation des Sports Adaptés (FSA) à une balade un peu hors norme. Moi en vélo de montagne adapté (entièrement électrique), le reste du groupe en VTT. Moi qui aimais les balades en forêt mais qui ne pouvais plus guère en faire en fauteuil, voilà que je m’élançais sur mon petit bolide entre les arbres, sourire jusqu’aux oreilles et tous les sens en éveil. Un court passage dans un immense pré me permit de mettre à l’épreuve le compteur de mon vélo : la vitesse est grisante mais je fus surprise des sensations qui diffèrent d’un terrain à un autre et très vite je préférais retourner sur les sentiers de terre battue que de rester sur l’herbe grasse et glissante.

Après cette merveilleuse activité, nous n’étions en vérité pas au bout de nos surprises puisque nous devions nous rendre au zoo de Granby.

Quoi ? Un zoo ? Ça n’a rien d’extraordinaire…

Les animaux sauvages comme jamais je ne les avais vus

Si nous avions rendez-vous à 17h au zoo, ce n’était certes pas pour y faire un tour vite fait avant que ça ferme ! Non, et nous avions en réalité amené nos bagages car c’est bel et bien là-bas que nous allions séjourner une nuit durant. « Une nuit au zoo » ferait presque titre de film d’horreur ou de jeu vidéo mais vous savez quoi ? C’était à la fois drôle, plaisant et tout à fait réel. Nous avions deux guides extraordinaires qui se complétaient très bien, l’un menant la visite de façon animée à grand renfort de blagues et anecdotes. L’autre, posé, veillant sur le groupe (nous étions en tout une petite vingtaine de visiteurs) et répondant aux questions des uns et des autres.

Nous avons pu, lors de cette visite originale, nous émerveiller devant une faune bien active une fois le soleil couché : des crocodiles, des jaguars, des panthères des neiges, des tigres, des hippopotames, des kangourous et bien plus encore ! Nous avons eu l’occasion d’être en contact direct avec certains animaux (lézard, tatoo, oiseaux, chinchilla, serpent, wallaby, raies) et le lendemain matin, nous avons même assisté aux soins d’une rhinocéros… à peine à deux mètres de distance d’elle !

Fin d’un programme accessible de qualité !

Après ces incroyables souvenirs ancrés dans mon esprit (et dans mon appareil photo), il fut temps de passer au dernier point prévu. Nous devions de nouveau rejoindre la FSA pour un moment calme : paddle sur un lac. Sport trop doux pour moi et peut-être compliqué pour mes mains si elles ne sont pas attachées à la rame, j’en retirais cependant une certaine quiétude. Je garderai en mémoire un instant suspendu au milieu de cette étendue d’eau, sur ce fauteuil ingénieusement fixé à une planche adaptée… et le coup de soleil avec lequel je suis repartie !

En conclusion si cet été ou plus tard vous souhaitez passer quelques temps au Canada, et que vous êtes une personne en situation de handicap (moteur, auditif ou visuel), n’hésitez pas à profiter du site internet de Kéroul. Si vous les contactez, ils se feront même un plaisir de vous conseiller grâce à leurs connaissances du terrain et leur expérience du handicap. Ils ont fait pour moi un travail remarquable et sans nul doute que lorsque je retournerai au Canada voir ma meilleure amie qui y habite, c’est sur eux que je me reposerai pour m’aider à organiser mon séjour.

Un petit coucou de la part de Marcel et moi, du haut de la grande roue de Montréal 😉

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