Ce matin j’ai assisté à une petite scène qui n’avait comme ça l’air de rien, et qui pourtant m’a beaucoup agacée. J’étais en voiture, je venais de quitter ma maison et me dirigeais vers le centre-ville. Arrivée à un feu, deux voitures devant moi, je vois traverser une personne en fauteuil électrique. Jusque là rien d’extraordinaire, d’autant que les handi font partie intégrante de mon paysage, forcément. Le piéton roulant ayant donc traversé la rue devant nous, s’engage sur le trottoir d’en face. Seulement voilà, ce trottoir que je connais bien pour l’avoir moi-même emprunté tant en fauteuil manuel qu’en fauteuil électrique, est à la fois haut, très étroit, et périlleux puisqu’en mauvais état. Il est de ce fait plus prudent d’emprunter la route à cet endroit-là plutôt que de risquer de basculer ou de se bloquer inutilement. Le temps que l’homme dans son destrier de fer descende, la première voiture le laisse manœuvrer – normal – même si pour cela elle bloque quelques secondes celles qui la suivent. Manifestement ces quelques secondes étaient trop à supporter pour la voiture entre elle et moi qui s’est permise alors de klaxonner, comme si son prédécesseur était en faute.
Petite mise au point (mais pas des moindres !)

Toujours plus…
C’est déjà pénible, en tant qu’handi, de ne pas pouvoir déambuler là où bon nous semble. C’est déjà pénible d’avoir l’impression de prendre « trop » de place, de déranger, de faire attendre, d’être observé, jugé… Faut-il qu’un idiot en rajoute à coup de klaxon pour gagner trois secondes ? Alors à cet idiot, je lui souhaite de tout cœur que jamais malheur ne lui arrive qui l’amène à une situation handicapante. Et je ne peux que lui conseiller fortement, si vraiment il est à trois secondes près dans sa vie, de partir un tout petit peu plus tôt de chez lui le matin. Mon humeur et mon empathie le remercieront.


