Il y a peu, j’ai partagé une vidéo sur la page Facebook de mon blog, d’un groupe de youtubeurs que j’aime bien et qui, pour une fois, parlait du handicap. L’une des réactions auxquelles j’ai eu droit sur cette publication fut un « C’est leur vidéo la plus nulle ». Et ça m’a dérangé.

Pas parce que la personne a un avis différent du mien, pas non plus parce qu’il l’annonce ; au contraire. Non, ce qui m’a dérangé c’est le manque de nuances. Combien de fois vois-je sur internet, des gens monter au créneau sans se donner la peine d’expliquer leur opinion, mais juste en la donnant comme si c’était une vérité indéniable ? Je ne compte plus, et je trouve ça dommage.

Car l’enrichissement de chacun passe par le débat : le fait de ne pas être en accord avec d’autres est chose commune, heureusement. Mais pourquoi oublie-t-on à ce point qu’il n’y a pas qu’une seule vérité, que les goûts et les couleurs diffèrent de vous à moi et que parler des siennes en faisant preuve de nuances, c’est avant tout une question de respect. Respect envers ceux qui pensent autrement, mais respect envers nous-même aussi, qui gardons alors l’esprit ouvert.

Pour en revenir au handicap, comme pour beaucoup de sujets en réalité, jamais personne ne contentera tout le monde. Jamais. Moi la première via le blog, je sais que certains handi sont contre ma manière d’écrire (donc de penser) car ils sont persuadés que mon optimisme « dessert la cause » (du verbe desservir, il n’est malheureusement pas question ici de fondant au chocolat ou de tiramisu au spéculoos). Et je l’accepte, c’est comme ça. Est-ce pour autant qu’un mec doit arriver un jour avec ses gros sabots et décréter : « tes articles, c’est du n’importe quoi » ? Je ne crois pas.

Mes parents m’ont toujours appris à dire « Je n’aime pas » plutôt que « Ce n’est pas bon » car si j’ai les panais en horreur, ma mère, elle, les aime beaucoup en soupe. Est-ce que sous prétexte que moi Daphnée je déteste ce légume, tout individu qui en mange est dégoûtant ? Cette question est stupide, c’est pourtant ce qu’il se passe sur internet. « Je pense donc je suis », ne signifie en aucun cas « Je pense donc tu as tort ».

S’il s’agit d’un jugement sur quelque chose de public comme un film, une musique, un livre… l’intérêt dans le fait de donner un avis contraire à celui des autres ne réside-t-il pas dans l’idée de donner ses arguments, d’échanger ? Dire sur Facebook d’une vidéo qu’elle est nulle sans ajouter quoi que ce soit de plus n’a rien de constructif ou de pertinent, même si l’argumentaire est ailleurs (en commentaire YouTube par exemple). C’est comme si un gamin entrait dans la cuisine, vidait le sel dans la pâte à gâteau et repartait l’air de rien. Oui il y a un paquet de sucre dans le placard mais on aura beau le rajouter, la préparation sera mauvaise. Et peut-être que l’enfant avait une très bonne raison de faire ce qu’il a fait mais à ne pas l’expliquer, il n’obtiendra que de se faire gronder par ses parents.

Ayons pitié pour nos papilles, soyons modérés dans notre écriture derrière nos écrans sans pour autant faire les choses à moitié : prenons le temps d’expliquer notre avis, ou ne disons rien du tout (je ne parle évidemment pas des pouces bleus, des étoiles ou des plus, mais bien des commentaires.)

 

PS (de l’équipe Sojadis) : « Mais de quelle vidéo parle donc Daphnée ? » Elle avait évidemment éveillé notre curiosité 😉 Alors si comme nous, vous voulez découvrir la vidéo en question, voici le lien pour la regarder sur YouTube. … Après, et seulement après avoir « goûté », vous pourrez dire si vous aimez… ou pas !

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