Je ne compte plus le nombre de fois où l’on m’a dit « bah au moins toi tu n’uses pas trop tes chaussures ». Moi aussi, d’ailleurs, j’ai dû faire la blague une ou deux fois. Pourtant, je n’ai pu que constater au fil des années que je n’avais pas moins de renouvellement à faire que les personnes qui se déplacent avec leurs pieds. L’usure ne se fait certes pas aux mêmes endroits, mais elle se fait. Ça n’est d’ailleurs pas que le cas des chaussures.

Usure des chaussures…

Commençons néanmoins par ces dernières. Marcel disait en rigolant que s’il emmenait mes chaussures chez un podologue sans lui expliquer que je suis en situation de handicap, cette pauvre âme aurait de quoi se creuser la tête !

Déjà parce qu’effectivement, mes semelles restent en excellent état, forcément. Alors que le dessus présente de l’usure due aux intempéries par exemple : des frottements là, des tâches d’humidité ici et de petites décolorations éparses.

Ensuite parce que la partie la plus abîmée de mon talon se trouve non pas en-dessous, non pas sur un côté extérieur, mais sur son côté intérieur ! ça n’a de sens que pour moi qui utilise un cale-pied (de fauteuil) et qui, sujet à la spasticité, s’y coince parfois le talon de façon peu délicate.

chaussure personne handicap fauteuil

C’est cette même spasticité qui fait que je frotte parfois mon pied contre la portière ou le rebord de ma voiture lorsque je monte dans mon carrosse, et oui !

Mais les vêtements, parlons-en !

Vous savez ce que je dois renouveler le plus ? Les pulls ! Parce qu’étant toujours en mouvement tout en étant appuyée contre un dossier, c’est à l’arrière, au niveau des omoplates, que les frottements usent mes belles parures d’hiver prématurément. Si un jour l’un de mes T-shirt devait se trouer à force d’être porté, ce serait davantage à l’arrière de mes épaules qu’au niveau de n’importe laquelle de ses coutures !

Je n’ose même pas parler des pans de gilets qui finissent salis et abîmés par mes grandes roues, ou des bas de robes longues qui finissent parfois emmêlés dans mes petites roues.

C’est assez amusant de constater notamment sur ma veste que je porte presque tous les jours, où se situe le vieillissement du cuir : en bas où les roues peuvent frotter, et à l’arrière où mon corps se repose sur le dossier.

Alors que si je regarde celle de Marcel par exemple, elle est plutôt usée au niveau des manches et sur le côté des épaules contre lesquelles il lui arrive de s’appuyer pour vapoter.

Revenons-en au sujet principal

Cela dit j’explique là que le fait d’être en fauteuil dessert ce avec quoi je m’habille et me chausse, mais soyons honnêtes, il y a effectivement des choses que je rachète rarement : l’été je ne porte qu’occasionnellement des chaussures puisque la chaleur et mon incapacité de marcher me font mettre en doute leur intérêt. Je ne troue jamais mes chaussettes et je ne porte pas de tongs (pour les mêmes raisons que les sandales, ajoutées au fait que sans attaches je les perdrais tout le temps.)

Bref, mes bottines pourraient être l’objet d’une bonne blague à faire à un podologue, j’ai des pulls qui peluchent dans mon dos et je n’ai pas racheté de chaussettes depuis plusieurs années. Vis ma vie d’anecdotes d‘handi.

 

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