Il y a quelques jours est passée sur France 2 une émission présentée par Frédéric Lopez à propos de l’association Comme les Autres.

Il a suivi pendant presque une semaine, un groupe de personnes mixant des handi et des valides, pour un séjour sportif en Corse (le même que j’avais fait au mois d’août dernier, deux semaines avant que celui-ci soit tourné). Mené par Mickaël Jérémiasz (anciennement champion du monde para-tennis et co-fondateur de l’association), les participants ont eu l’incroyable occasion de faire du jet-ski, du quad, de la plongée sous-marine et bien d’autres choses encore, je vous laisserai le découvrir grâce au replay de l’émission.

Réalité ou télévision ?

L’une de mes amies, elle aussi en fauteuil, m’a envoyé un message après l’avoir vue. Elle se demandait, comme cela reste « de la télé », quelles émotions étaient réelles. Est-ce que les larmes ou les sujets abordés n’étaient pas un peu prévus ?

Ma réponse ne s’est pas faite attendre. Lors de mon propre séjour, en petit comité et non filmé pour le grand public, oui il y a eu des moments touchants. Je me souviens de l’un qui était tellement ému des sensations que lui avait procurée la plongée sous-marine, qu’il avait effectivement versé sa petite larme.

Maintenant concernant les discussions abordées, bien sûr que pour l’émission elles ont été orientées. Le but étant de faire comprendre la vie avec un fauteuil à la suite d’un accident, il est normal que Frédéric Lopez ou d’autres aient posé les questions qui permettaient de parler de sujets essentiels.

Cela dit ce sont des questions que, quoi qu’il arrive, nous entendons tous, auxquelles nous avons tous été amenés à répondre. Raconter « ce qui nous est arrivé », expliquer les difficultés de la rééducation et avouer les douleurs, les galères, la colère…

Pour un objectif incontournable

Il est primordial qu’aujourd’hui n’importe qui puisse comprendre quelques éléments basiques et indispensables. Ces éléments qui sont vus dans ce court documentaire. Non, on n’aide pas quelqu’un sans lui en demander la permission ou sans lui demander comment il est possible de le faire sans lui faire mal, le mettre en danger. Non, la première question à poser n’est pas « Pourquoi t’es en fauteuil ? » parce qu’on n’a pas forcément envie de raconter ce qui relève d’un traumatisme à un inconnu. Et puis parce que c’est pas important, en vrai. Non, on n’aborde pas non plus les interrogations liées aux capacités sexuelles de la personne au premier date. Non, non et non.

Après la diffusion de l’émission, j’ai vu sur les réseaux sociaux des personnes qui s’étonnaient : « les gens ne font quand même pas ça ? » Et bien si, tout le temps, tous les jours.  C’est pour ça que nous sommes obligés d’en parler, de le rappeler.

Des handi trouvaient aussi dommage que le quotidien quand on est en situation de handicap n’ait pas été mis davantage en lumière. Malheureusement, tout ne peut pas être passé au crible, ne peut pas être montré en une seule émission. Et en une seule fois. Car enfin ça perdrait de son efficacité (soyons indulgents avec la mémoire humaine).

Mais vu le succès qu’a eu ce volet, peut-être est-ce que ça pourrait en appeler un deuxième, qui sait ?

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