Ah le fauteuil, ce cher compagnon de tous les jours. Ce n’est pas que nous y tenions, mais pas non plus que nous ayons le choix, n’est-ce pas ? Il fait partie de nous et en même temps il n’est pas nous. Il n’est qu’un objet mais il nous sert de corps. Il ne nous définit pas mais il est quand même un signe distinctif immanquable. Alors il arrive, parfois, surtout à l’ère de la distance et du numérique que nous vivons, que la question nous vienne : dois-je mentionner son existence ?

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Pour obtenir un poste, faut-il indiquer sur son CV, ou lors d’un entretien téléphonique, que nous nous déplaçons en roulant (et autres caractéristiques liées à cette situation) ?

D’un côté, il y a les quotas minima obligatoires de personnes en situation de handicap dans toutes les grandes entreprises, et les aides mises en place pour favoriser notre insertion. Finalement, le fauteuil ne pourrait-il pas apparaître comme un argument d’auto-vente ? « Embauchez-moi, vous recevrez de l’argent et vous serez bien vus de la société. » Certains rageux seraient capables de nous accuser de nous servir de notre handicap pour obtenir un poste. Ce qui est bien triste comme attitude, mais déjà entendue malheureusement. Ne partons pas sur ce débat, ce serait trop long !

De l’autre côté donc, il y a la discrimination, l’ignorance, l’inquiétude qui amène à la prudence. Un salarié handi ? Certain.es patron.nes pensent que ce serait trop de complications. D’autres encore ne sont tout simplement pas à l’aise avec le sujet, oubliant que nous sommes avant tout des individus, non des sujets d’ailleurs.

Ceci étant que vaut-il mieux avoir ? Un.e boss qui ne vous recrute que par intérêt, ou un être humain qui nous refoule parce qu’il ne connaît pas le handicap et craindrait de faire des « erreurs » ?

Bien sûr, je simplifie, car à mon sens quoi qu’il arrive, l’essentiel est de le faire comme nous le sentons. Comme ce qui nous paraît le plus facile en tant que demandeur d’emploi, peu importe la personne à qui nous aurons à faire.

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Et pour trouver l’amour – d’une nuit ou d’une vie – alors que les applications de rencontre ont intégré pleinement la société actuelle, faut-il indiquer sur notre profil que nous nous déplaçons en fauteuil roulant (et autres caractéristiques liées à cette situation ?

D’un côté, ne pas le dire, ne pas le montrer et n’afficher que des photos sur lesquelles le destrier de fer n’apparaît pas. Les premiers échanges peuvent être variés, légers, mais alors, quand l’annoncer ? À quel moment, lorsque ce n’était pas clairement montré ou écrit, pouvons-nous amener ce « détail » sans culpabiliser d’avoir trahi notre interlocuteur, sans non plus poser ça sur la table comme nous poserions une bombe ?

De l’autre côté, le fauteuil, faute de compréhension, est trop souvent perçu comme un « tue-l’amour ». Il soulève beaucoup de questions, pas toujours posées de façon adroites et la conversation, quand il y en une, est trop souvent focalisée sur notre handicap plutôt que sur… tout le reste !

Conclusion ? Là encore, agir de la façon qui nous mettra le moins mal à l’aise, qu’importe-le ressenti des autres. Ce handicap, bien que non choisi, nous appartient. À nous donc de gérer son importance et son apparition comme il nous semble.

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