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Si mon premier trimestre s’est passé avec une (grosse) pointe d’angoisse, beaucoup de questions et quelques appréhensions, le deuxième a été une véritable croisière, ou presque. Déjà, le traitement à base de progestérone a pris fin : terminés les gros coups de fatigue et le besoin de s’allonger deux fois dans la journée !
J’ai repris une vie quasi normale, un quotidien semblable en tout point à celui que j’avais avant d’être enceinte. Nous avons enfin pu partager la bonne nouvelle avec notre entourage et commencer à réfléchir à des considérations très matérielles, notamment l’aménagement de la chambre.
Et quand j’utilise le mot « réfléchir », ce n’est pas anodin : il n’est pas question ici de déco, est-ce qu’on adopte un thème animaux de la jungle ou un thème animaux de la forêt, si seulement ! Non, je parle bel et bien d’adaptations liées à mon handicap. Parce qu’être un parent PMR – une mère qui plus est – c’est devoir faire appel à l’âme de MacGyver qui sommeille en chacun de nous.
Interrogations techniques
Une chambre de bébé standard qu’est-ce que c’est ? Un lit à barreaux hauts, sans ouverture, matelas près du sol. Une baignoire dans la baignoire (que nous n’avons pas) ou, dans le meilleur des cas, à pieds rapprochés ou croisés, ainsi qu’une table à langer sur une jolie commode à tiroirs. Que des aménagements qui excluent une utilisation en fauteuil roulant.
Il a donc fallu trouver un lit fait de telle façon que je puisse passer en dessous, qui s’ouvre sur le côté tout en restant sécurisé (certainement le moins évident !). La seule marque qui fabriquait ce Graal, le proposait à hauteur de parents debout pour soulager les efforts du dos. Seulement, elle a fermé il y a peu : qu’à cela ne tienne, Le Bon Coin a été mon ami, et j’y ai trouvé un exemplaire de seconde main, en bon état et bien moins cher que le neuf ! Une fois monté, il a suffi de faire appel aux copains qui bricolent pour raboter un peu les pieds et l’ajuster à la hauteur idéale : la perfection, ça se mérite ! Voilà la question du lit réglée.
Voilà la question du lit réglée.
Pour la table à langer, nous sommes allés au plus simple : un bureau simple très profond pour que mes pieds ne touchent pas le mur quand ils ont des mouvements spastiques. Nous fixerons dessus un matelas à langer et installerons tout le nécessaire pour la toilette de Bébé. Il est d’ailleurs tellement grand, ce bureau, qu’il y aura également la place pour une baignoire pas trop haute, pliable et transportable qui pourra autant servir à la maison que lorsque nous serons en vadrouille.
Concernant le matériel le plus compliqué à adapter, à savoir la poussette et le siège auto, nous comptons sur notre visite au salon autonomic de Bordeaux, en octobre prochain, pour trouver les solutions qui feront notre bonheur. Si ce salon dédié au matériel pour les personnes en situation de handicap ne nous apporte aucune aide, où la trouverons-nous ? Nous croisons les doigts.
Un quotidien encore serein
Maintenant, à la question « Comment se passe ta grossesse ? » la réponse semble en étonner plus d’un, moi la première. Rien à signaler. Si je n’ai toujours pas de symptômes négatifs (douleurs, modification des goûts, fringales, saignements de nez, pieds qui gonflent, etc.) je n’en ai pas non plus de bénéfiques (beaux cheveux, bonne mine, énergie au max, etc.) Si je dors bien, je suis en forme. Si je dors mal, je suis fatiguée. Normal quoi.
Si ce n’est peut-être, un petit détail que je dois certainement au changement de vie qui m’attend : j’ai fait des cauchemars. Ça a duré une semaine et ça a mis en exergue toutes mes peurs profondes, celles qui ne sont pas toujours justifiées mais qui, parfois, refont surface. Peur d’être abandonnée, peur d’être rejetée, peur de décevoir, peur de l’échec. Un joli cocktail qui met à l’épreuve la confiance en soi. Mais ce qui m’a été salutaire pendant cette période et qui a contribué à ce qu’elle soit aussi courte c’est :
- Raconter mes cauchemars à Marcel, même (et surtout) quand il y était impliqué et que ça le concernait.
- Garder en tête que ce n’était que passager. Mon esprit doit, tout comme mon corps, faire son petit bonhomme de chemin pour nous préparer au mieux à ce nouveau tournant dans notre vie.
- Avoir les copines qui sont passées par là qui m’ont soutenue. Elles m’ont rappelé que c’était normal et que je n’avais donc ni à culpabiliser, ni à m’inquiéter.
Bébé commence aussi, doucement mais sûrement, à pousser sur ma vessie, qui n’est plus tout à fait à la même place qu’avant. Je le sais parce que mes sondages sont plus difficiles. Plus fréquents aussi. Et trouver une position optimale pour s’endormir n’est pas toujours une mince affaire : avec une maman aussi active que moi, il ne faut pas s’étonner que Progéniture ait la bougeotte !
Teaser du troisième trimestre
Ainsi donc ma vie à moi continue, parfois avec quelques heures de sommeil en moins, et celle qui squatte mon corps jusqu’à décembre grandit à bon rythme. Mon ventre s’est déjà bien arrondi, ma poitrine a gonflé, mais je peux encore faire tous mes transferts sans peine. D’ici un mois, peut-être deux, je ne suis pas certaine d’être encore capable de monter en voiture ou d’aller dans ma douche toute seule. Je vous raconterai ça dans le prochain article, dans lequel j’aborderai également une question pour laquelle je suis encore en réflexion : vais-je opter pour la césarienne programmée ou pour un accouchement par voie basse, pour lequel je n’ai aucune contre-indication mais… ?