Je suis née dans les années 90. J’ai grandi avec Disney, d’Aladdin à Lilo & Stitch, en passant par Le Roi Lion, Pocahontas, Mulan, Le Bossu de Notre-Dame, Tarzan ou encore Toy Story et bien d’autres. Alors forcément, à mes yeux, Disneyland Paris, c’est un peu comme le paradis sur terre, le temple de mon enfance éternelle, le lieu dans lequel je resterai pour toujours cette naïve petite fille qui rêve de voir Peter Pan débarquer à sa fenêtre ou Bob Razowski dans son placard.

Disneyland… Une belle histoire démarrée il y a longtemps…

J’ai la chance d’avoir des parents qui aiment cet univers presque autant que moi. Ma mère a son pilou-pilou Marie des Aristochats, son mug Bambi et son pot de fleurs Clochette. Mon père a sa cravate Donald, son verre Mickey et son bol Tic et Tac. Alors oui, on peut dire que, jusqu’à mon adolescence, ils m’y emmenaient régulièrement. Ça a d’ailleurs fait un drame lorsque j’ai appris qu’ils y étaient allés avec mon petit frère, sans moi, alors que j’étais en colo (j’avais onze ans et, visiblement, j’étais une ingrate !).

BREF.

J’ai continué de perpétuer l’habitude d’y aller une fois par an en moyenne, même devenue jeune adulte. Sauf qu’il y a vite eu cet accident de voiture, ce fauteuil et… je me suis privée de ce bonheur pendant très longtemps. J’appréhendais d’y aller seule, et j’appréhendais d’y aller accompagnée. Parce que je ne voulais pas être un poids, empêcher les autres de faire les attractions qu’ils voulaient, et surtout, j’avais peur. Peur d’être déçue. D’être frustrée. De prendre mon handicap de plein fouet dans ce contexte que je voulais garder intact dans ma mémoire positive.

Jusqu’à ce que je rencontre la personne sur laquelle je m’accorde de me reposer : Marcel. Marcel est fort, Marcel me porte — au sens propre comme au figuré — et Marcel m’aime. Alors ma meilleure amie ne m’a pas laissé le choix : en 2021, juste après la période Covid, nous nous y sommes rendues en prévoyant d’exploiter ces messieurs.

Des retrouvailles « comme à la maison »

Ainsi donc, elle avec son chéri, moi avec le mien, nous y avons passé une journée tous les quatre et ce fut magique. J’ai découvert quelques attractions 100 % accessibles, d’autres accessibles si j’avais de l’aide, et au final, nous avons été suffisamment occupés pour ne pas souffrir de celles qui m’étaient complètement refusées.

Disneyland handicap handifriendly

L’attraction « A small World » et ses poupées… dont certaines sont en fauteuil (ici, une sur le bateau)

Au-delà des attractions, tout le parc est parfaitement aménagé et pensé pour accueillir des visiteurs en fauteuil. Je n’ai pas à réfléchir par où passer : tout est plat, les rares trottoirs ont des bateaux, les boutiques, restaurants et sanitaires sont adaptés, des emplacements sont prévus au moment des spectacles, les revêtements sont lisses, il y a des ascenseurs quand c’est nécessaire, etc. Pour l’esprit d’handi toujours en alerte, c’est un vrai repos !

Disneyland handicap handifriendly

Et depuis, j’y suis donc retournée. Avec des amis pour mes 30 ans, et le mois dernier, en amoureux, pour nos 5 ans de relation (et pour profiter de nos derniers moments de calme et d’énergie avant l’arrivée de Bébé !). Pour cette dernière, le cumul du handicap et de la grossesse a encore plus restreint les attractions possibles mais, à vrai dire, cela ne nous a pas dérangés. En réalité, ça nous a encouragés à davantage prendre notre temps et à profiter de l’ambiance : c’était exactement ce dont j’avais envie et ce qui me correspondait, à la fin de mon sixième mois de grossesse.

Comme quoi, la magie existe encore : il suffit d’y croire, fauteuil ou pas. À mes yeux, Disneyland n’est finalement pas qu’un parc, mais bien un endroit où mes souvenirs continuent de sourire (et moi aussi !)

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